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Étude > Genèse I > Jours

Jours

Pour certains, le mot hébreu yôm pourrait désigner dans ce récit une ère (de la préhistoire) et non l'unité terrestre du cycle quotidien jour - nuit (nycthémère). Or, non seulement le contexte ne permet pas de lui donner le sens d'un temps, d'une période, d'une ère, etc.[n1], mais il n'invite pas non plus à l'interpréter comme figure d'un temps indéterminé. En effet, outre l'élaboration même du premier jour (cf. § Jour I),

  • suivi d'un adjectif ordinal (2e, 3e, 4e, 5e, 6e) et inclus dans une semaine, le mot hébreu yôm comme le mot jour en français désignent l'unité de temps qui rythme la vie humaine, le cycle journée-nuit ;
  • la mention des soirs et des matins, facilement compréhensible s'il s'agit du cycle terrestre quotidien, deviendrait une mention parasite en cas contraire ;
  • donner au mot jour un sens figuratif semble également exclu, car Moïse l'emploie en référence directe aux cycles temporels : au verset 1.5, Dieu vient juste de mentionner les deux phases diurne (jour[née]) et nocture du rythme terrestre. Cette alternance apparaît encore en 1.14, 16 et 18 en rapport direct avec la détermination des fêtes[n2], des jours et... des années !
  • en outre la structure du récit suit un schéma classique de la littérature du Moyen Orient, le schéma 6 + 1 (cf. § 7 = 6 + 1 : La semaine, unité littéraire). Or la présence de ces six jours plus un, en introduction du premier livre de la Bible, invite à privilégier, en matière de figure, le schéma de la semaine et non l'un de ses éléments[n3].

Moïse nous présente donc bien une semaine de jours ordinaires en mentionnant leur conclusion par soir et matin... sauf pour le septième !

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1. Le contexte de Genèse 1 n'est pas celui de Genèse 2.4b où l'on peut rendre l'expression au jour où l'Eternel... par au temps où..., lorsque l'Eternel...

2. Henri BLOCHER, Révélation des Origines, Le début de la Genèse (Collection théologique Hokhma ; Lausanne (Suisse) : Presses Bibliques Universitaires, 1979), p. 46 n. 51 : les astres servent de signes pour établir le calendrier liturgique ou profane. Suivi des jours et des années du calendrier profane, l'emploi de mô'adim pour désigner les temps de fête (plutôt que les saisons) inscrit la référence à la liturgie, une référence adaptée à ce contexte de jours conclus par un sabbat.

3. Le schéma 6 + 1 invite à prendre la semaine comme un tout (cf. Henri BLOCHER, op. cit., pp. 32-51).

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